Une section de la Grève du Climat se positionne contre la réforme AVS 21 qu’elle juge socialement injuste et néfaste pour l’environnement. Elle apporte son soutien à la mobilisation féministe et syndicale, et appelle à manifester le 18 septembre 2021 à Berne pour renforcer l’AVS.
La question de la réforme de notre système de retraite nous touche tou·te·s, et doublement. Parce qu’elle concerne le futur de notre situation économique et sociale, mais aussi parce qu’elle concerne le futur de la catastrophe écologique, et cela est drastiquement négligé !
D’abord, en voulant augmenter l’âge de la retraite des femmes, cette réforme correspond à une augmentation du temps de travail de la société en général. Travailler plus, et donc produire encore plus, paraît paradoxal dans une société qui dépasse déjà de loin les limites de ce qui est soutenable. Imaginer résoudre des problèmes sociétaux en produisant plus est une idée qui appartient désormais au passé.
De plus, la réforme AVS 21 affaiblit le premier pilier, en éloignant l’âge minimum pour bénéficier d’une rente minimale. Or, l’AVS est le pilier de notre système de retraite non seulement le plus équitable – en participant à la redistribution des richesses – mais il est aussi le plus écologique et résilient ! Là où le premier pilier est basé sur la solidarité intergénérationnelle, le second pilier, ou prévoyance professionnelle, a quant à lui un fonctionnement fondamentalement différent basé sur la cotisation individuelle. Ce sont les caisses de pensions privées qui investissent dans différents secteurs l’argent des cotisant·e·s : immobilier, entreprises, spéculation, etc. Les taux d’intérêt étant faibles depuis plusieurs années, les caisses de pensions sont en grande partie contraintes d’investir dans des secteurs dits “rentables” pour tenter de maintenir les rentes. Ainsi, tant qu’une partie des retraites sera laissée à de l’investissement privé sur des marchés financiers, les caisses de pensions seront forcées de négliger les impacts écologiques de leurs investissements, qui sont actuellement particulièrement nocifs pour l’environnement [1].
Face aux problèmes rencontrés par les rentes, la course à la croissance et la retraite par capitalisation individuelle ne sont en aucun cas des solutions adaptées. Pour la Grève du Climat, des propositions visant à intégrer le deuxième pilier dans le premier en une AVS renforcée (et non-dépendante d’une croissance économique forcée) semblent plus à même de répondre aux défis environnementaux qui nous attendent, tout en assurant une meilleure répartition des rentes. Une augmentation de la taxe sur les dividendes pourrait également servir à financer les retraites sans pour autant en augmenter l’âge minimum.
[1] “Rating climatique” de l’Alliance Climatique, Septembre 2021, consulté online