Activisme et répression policière

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La semaine passée a été violente en répression policière contre des activistes écologistes à travers toute l’Europe. Le 11 septembre, des militant-e-s d’ANV-COP21 sont passés devant le tribunal pour leur action de décrochage. Les activistes avaient décroché des portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies de France dans le but de dénoncer son inaction face à l’urgence climatique. Quelques jours après, Roger Hallam (co-fondateur d’Extinction Rebellion) a été interpellé et accusé pour son implication dans les préparatifs d’une action qui aurait forcé tous les avions d’Heathrow Airport (Londres) à rester au sol. Ici comme ailleurs, chaque passage au tribunal d’un·e activiste nous rappelle l’inaction de l’Etat face à la crise qui nous menace tou·te·s. L’Etat ne trouve pas mieux à faire que de sortir les poings contre celles et ceux qui ont l’espoir de faire changer de cap à notre société au bord du précipice.

En Suisse aussi, l’Etat impose le silence et la répression à nos concitoyen-ne-s. Nous nous souvenons de l’inculpation contre les militant·e·s qui avaient joué au tennis dans le hall du Crédit Suisse (action « si Roger savait ») et qui ont étés condamné·e·s à 21’600 francs d’amende; de celle de notre camarade Zakaria Dridi à la suite d’un sit-in dans la succursale lausannoise de Retraites populaires (sur dénonciation de la police) et qui après avoir passé devant le tribunal des mineures a été condamné à 6 demi-journées de travaux d’intérêt général et 150 francs de frais de justice; et enfin de la récente inculpation de Loris Socchi pour avoir participé à l’initiative artistique de peindre des mains rouges à l’éco-gouache sur les murs de la succursale Crédit Suisse de St-François, et qui a récemment été condamné à 50 jours-amendes avec sursis ainsi qu’à une amende de 500 francs, avec 200 francs de frais de justice. Ces différentes actions cherchaient à dénoncer les investissements dans les énergies fossiles de ces trois institutions, co-responsables de la destruction des écosystèmes. En plus de défendre une cause vitale au bien commun, ces actions se sont déroulées pacifiquement et n’ont occasionné aucune agression sur autrui et aucun dégât matériel majeur, les dégâts étant restés minimes voire inexistants.

Ces actes suivent en outre le codex strict de la Grève du Climat concernant les limites des actions – acceptée en assemblée générale nationale – et sont soutenus par le collectif. Nous demandons que toutes les futures charges à l’encontre de ces activistes soient abandonnées, car cette forme d’activisme devrait être considérée comme une méthode légitime d’expression et d’interpellation de l’Etat sur des sujets qui préoccupent sa population, d’autant plus lorsque la survie de la Terre est en jeu. Nous saluons toutes les décisions courageuses de jurisprudence en ce sens, tel que le récent jugement rendu à Lyon (F) dans un procès opposant le Procureur de la République française à deux militant·e·s d’ANV-COP21 où la plaidoirie par nécessité a été retenue et les inculpé·e·s relaxé·e·s, et enjoignons la jurisprudence de notre pays à s’en inspirer.

Dans les prochaines semaines, de nombreuses actions seront entreprises en marge du sommet de l’ONU à New York sur le climat et à l’occasion de la grève mondiale pour le climat. Nous encourageons la police à se limiter à sa mission de protection de la population en respectant les moyens légaux. Nous incitons la justice à faire preuve de bon sens et à considérer ces actes dans le contexte actuel: il s’agit aujourd’hui d’alerter nos gouvernements sur les moyens nécessaires pour assurer la survie du vivant. La répression ne fera que rapprocher notre système d’un effondrement qui pourrait encore être évité.

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