Lors de la quatrième réunion nationale de la Grève du Climat (27-28 juillet 2019), les participant-e-s ont pris de nombreuses décisions, dont une orientation stratégique qui va considérablement influencer le mouvement dans les mois à venir: celle de l’annonce de l’Acte II.

L’Acte II poursuit quatre stratégies différentes:

Premièrement, il s’agira de mobiliser les plus jeunes sur leur lieu de formation, et leur permettre de s’organiser collectivement et démocratiquement de manière autonome par des Assemblées Générales Climat (AGC) pour faire remonter leurs revendications directement au Conseil d’État.
Dans les écoles mais pas seulement, il sera crucial de continuer à se sensibiliser et se former sur les questions climatique, environnementales et sociétales.

Deuxièmement, nous allons élargir notre mouvement aux personnes actives dans le monde du travail, en coopérant activement avec la Grève féministe et, dans la mesure du possible, avec les syndicats, afin de préparer une grève générale internationale (Earthstrike) le vendredi 15 mai 2020. Pour préparer cette mobilisation internationale, nous allons collaborer avec nos ainé-e-s par l’intermédiaire des Grands-parents pour le Climat ainsi que tous les collectifs et mouvements qui œuvrent pour un changement radical de notre système socio-économique et politique.

Troisièmement, nous poursuivrons nos démarches citoyennes et participatives innovantes (p. ex. les assemblées citoyennes), afin de construire les nouvelles alternatives démocratiques de demain et élaborer un rapport de force avec notre Plan Climat vaudois.

Enfin, nous multiplierons dans les mois à venir les actions, des plus institutionnelles et habituelles aux plus radicales et insolites, en recourant par exemple à la désobéissance civile non-violente ou à des actions directes en veillant à préserver l’intégrité physique des êtres sentients (êtres humains, animaux, etc.).

Désobéissance civile non-violente et répression

Ces derniers mois, certain e s de nos militante s ont participé à des actions de désobéissance civile non-violentes et ont fait face à de la répression.

Zakaria Dridi, étudiant en 1ère année au gymnase de la Cité, à l’issue de la grève pour le climat du 15 mars, avait participé à un sit-in dans la succursale lausannoise des Retraites Populaires pour dénoncer les investissements écocides de cette institution dans les énergies fossiles. Quelques mois plus tard, il a été condamné à 6 demi-journées de travaux d’intérêt général et 150 francs de frais de justice.

Loris Socchi, apprenti laborantin en biologie à l’ESsanté, avait participé le 15 mars à l’initiative artistique de peindre des mains rouges à l’éco-gouache sur les murs de la succursale Crédit Suisse pour dénoncer les investissements fossiles du groupe bancaire et l’impact climaticide de la place financière suisse. Il a été condamné à une peine de 50 jours-amendes avec sursis et à une amende de 500 francs, avec 200 francs de frais de justice.

La Grève du Climat Vaud soutient ces militante s qui cherchent à dénoncer les responsables du réchauffement climatique et de la destruction de la biodiversité en s’opposant à un système coresponsable de la destruction du vivant. Ces actions défendent une cause juste et le bien commun de tou-te s, et se sont déroulées pacifiquement, sans dégâts. Elles suivent le codex strict de la Grève du Climat concernant les limites des actions, accepté par consensus lors des assemblées nationales.

Cette forme d’activisme est d’après nous une méthode légitime et nécessaire d’expression et d’interpellation vis-à-vis de l’État sur des sujets qui préoccupent sa population, dans un contexte où la survie de notre unique planète est en jeu. Par conséquent, nous appelons au soutien de ces jeunes activistes et demandons que toutes les futures charges à leur encontre soient abandonnées, comme cela a été le cas en France, lorsque la jurisprudence française a relaxé les inculpé e s qui avaient décroché des portraits d’Emmanuel Macron pour dénoncer l’inaction de l’État français face au réchauffement climatique. La plaidoirie d’état de nécessité avait été retenue, en raison des causes écologique et démocratique qui motivaient leurs actions.

Nous enjoignons la justice à plus de tolérance et de compréhension vis-à-vis de l’urgence de la situation. Nous craignons que la répression ne fasse que rapprocher notre système d’un effondrement qui pourrait encore être évité, et que cette répression conduise l’État à développer des pratiques intolérantes et autoritaires qui seraient disproportionnées vis-à-vis du contexte climatique.