Premier procès des 200

Ce jeudi 17 juin à 9h00, Loris Socchi va comparaître devant le Tribunal cantonal au parc de l’Hermitage – Route du Signal 8, 1014 Lausanne. 

Rappel des affaires :

Les mains rouges sur le Crédit Suisse :

Le 15 mars 2019, Loris a apposé des mains couvertes d’écogouache rouge sur la façade du bâtiment de Crédit Suisse de St-François. Il a été acquitté en première instance, après le retrait de plainte de la banque. Il dénonçait entre autres les 57 milliards de dollars investis dans les énergies fossiles entre 2016 et 2018 par la banque. Ceci se produit directement après la ratification de l’accord de Paris, qui demande à ce que les flux financiers soient réorientés vers des investissements durables. Malgré cela, les banques suisses continuent leurs investissements écocidaires.

Blocage de l’espace public (dit “Procès des 200”) :

Le 20 et 27 septembre 2019, environ 200 personnes ont participé au blocage de l’espace public avec le groupe militant Extinction Rebellion. L’organisation a organisé des actions fortes pour se réapproprier l’espace public et alerter sur les crises environnementales. Selon les activistes, l’espace public appartient à tou·te·x·s et il y a une volonté de réappropriation face au monopole automobile. De plus, il représente aussi notre environnement, dont il faut prendre soin pour le léguer à nos enfants.

Loris est le premier activiste à se faire juger pour ces actions. Et pourtant, que leur est-il concrètement reproché ? Une manifestation non-autorisée n’est pas punissable, en vertu des engagements internationaux de la Suisse. Par son dépôt de plainte, le Ministère public veut condamner 200 activistes pour avoir usé de simples et essentiels droits démocratiques, qui sont normalement garantis par la Constitution.

Arrestation violente :

Le 14 décembre 2019, Loris se trouvait parmi les spectateur·ice·x·s lors du blocage de la rue Centrale par Extinction Rebellion, sans y prendre part. Pendant l’action, des policier.ère.s ont empêché un journaliste de couvrir l’action. Loris s’en est indigné et a rappelé les droits de la presse à la police. Cette dernière l’a alors violemment embarqué. Cette scène a été filmée, et les images sont disponibles en pièce jointe de ce communiqué.

Ce n’est pas la première fois que la police prend à partie Loris. Il ne s’agit pas dans ces cas de faire respecter la loi, mais d’intimider un militant politique connu.

La répression grandissante :

– Les activistes sont désormais des terroristes :

Depuis le début de l’année, les activistes subissent une répression grandissante. Et cela risque de s’aggraver, car la nouvelle loi MPT considère toute personne qui souhaiterait modifier ou influencer l’ordre étatique comme terroristes potentielles. Cela signifie que les activistes écologistes qui estiment qu’un changement de système est nécessaire pour faire face aux crises écologiques en cours sont des terroristes, et ce même s’iels sont mineur·e·x·s.

Mais il n’a pas fallu attendre cette loi pour que la police fédérale ne respecte aucunement le devoir de proportionnalité, et perquisitionne 3 grévistes du climat. C’était pourtant une action à faible ampleur – un appel à la grève militaire -, que même le Conseil fédéral a jugé relevant de la liberté d’expression. Un de ces grévistes a notamment été perquisitionné uniquement car il a écrit sur son profil LinkedIn qu’il écrivait des communiqués militants, bien que n’ayant pas participé à l’écriture de l’appel. Ceci peut laisser planer des doutes quant aux méthodes de travail de la police fédérale.

– Justice climato-sceptique :

Alors que les procès se font plus nombreux, la justice refuse quasi-systématiquement les scientifiques venus témoigner de l’urgence climatique. Les activistes se retrouvent alors jugé.e.x.s par une justice qui refuse de comprendre l’état de nécessité actuel. Ceci s’est confirmé le 11 juin passé par la condamnation du Tribunal fédéral des 12 activistes qui se sont adonné.e.x.s à une partie de tennis, en se basant sur une compréhension étroite de l’état de nécessité.

La criminalisation des actions des jeunes activistes compromet grandement la suite de la lutte environnementale, et par extension l’avenir commun.

Pourquoi la désobéissance civile ?

Les activistes estiment que la désobéissance civile est un moyen indispensable pour faire face aux urgences écologiques. En effet, les outils actuels de la démocratie suisse sont trop lents: une initiative met en moyenne 8 ans à entrer en vigueur, et elle est refusée dans la grande majorité des cas. Ceci est problématique dans le cadre de la lutte climatique, où il y a une urgence pour atteindre la neutralité carbone avant 2030, afin de rester en dessous des 1.5°C préconisés par le GIEC.

Les entreprises et partis les plus riches peuvent se permettre de financer d’importantes campagnes, ce qui empêche l’émergence d’une réelle démocratie. 

Finalement, de nombreux.ses activistes du climat sont encore mineur.e.x.s et ne peuvent donc pas prétendre au droit de vote pour changer le système. Pourtant, avec les personnes qui sont en train de naître actuellement, ce sont les populations qui vont être le plus touchées par le changement climatique.

Pour ces raisons, les activistes du climat estiment que la désobéissance civile est absolument nécessaire pour agir. Par conséquent, nous demandons l’acquittement immédiat de tou.te.x.s les activistes.

Voilà que notre monde s’effondre
Et si vous ne savez plus pleurer
Alors vous ne pourrez pas nous comprendre

ACQUITTEMENT DE TOU·TE·X·S LES ACTIVISTES MAINTENANT !

Contact :
Loris Socchi : 079 837 88 92

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Image: Samuel Roland / CC BY 4.0