Lettre ouverte au Conseil d’Etat

Cher·ère·s membres du Conseil d’État,

Voilà huit mois que nous portons le cri d’alarme dans nos familles, dans la rue, partout, pour informer la population de la crise environnementale qui nous frappe ! Et surtout, de l’urgence d’y remédier par des mesures immédiates et une refonte de notre système.

Oui, nous manifestons, mais nous avons fourni et nous fournissons encore de notre temps, notre énergie, nos idées, sans attendre aucune contrepartie, sauf : des actions concrètes. En mai, nous vous remettions, au-travers des ateliers d’idéation du Plan climat vaudois, la première version de nos visions, objectifs et mesures pour un climat, des écosystèmes et un futur réellement durable. Il s’agit du fruit d’un travail collectif, celui des citoyen·ne·s, des scientifiques, des expert·e·s, et le nôtre.

Et aujourd’hui ? Il est difficile de dire si quelque chose a changé. Si nous ne doutons pas de la bonne volonté générale, les résultats ne sont simplement pas à la hauteur des enjeux auxquels nous devons faire face, en tant que population vaudoise et en tant que membres de l’humanité.

Membres du Conseil d’État, représentant·e·s du peuple, il est temps de prendre vos responsabilités et de faire preuve de courage politique !

Dans ces circonstances, nous vous transmettons, ci-joint, la seconde version de notre plan d’action que nous rendons public dès aujourd’hui. À la fin du document, vous trouverez une section conséquente sur les principes directeurs que nous considérons essentiels. Ils ont été spécifiquement pensés afin d’être utilisés par vous, membres du gouvernement, afin de transformer des bonnes volontés en actions politiques, en lois, en structures d’une nouvelle société durable.

Afin d’être très clair·e·s dans les actions que nous vous demandons, d’ici la fin de la semaine, nous vous appelons à entreprendre les suivantes :

  1. Allouer des budgets à la hauteur de la crise environnementale afin de tester et mettre en place des solutions. Cela inclut non seulement les 128 millions mis à disposition par le Grand Conseil, mais également les autres fonds cantonaux qui pourraient être mobilisés pour cet effort “de guerre”.
  2. Mettre en place un groupe de travail indépendant, dédié à la transition immédiate, à hauteur d’au moins 10 équivalent temps plein (ETP) sous forme de mandats, représentant toutes les tranches d’âge et provenant des différentes sphères de la société, soit :

a. Gouvernement (cantonal et communal)

  1. Milieux académiques et scientifiques (UNIL, EPFL, HES-SO, Apprentissage)
  2. Industrie (PME et multinationales suisses, indépendant·es)
  3. Société civile (militant·e·s, étudiant·e·s, retraité·e·s, chômeur·euse·s, salarié·e·s)
  1. Passer immédiatement les mesures les plus urgentes de décarbonisation (e.g. : arrêt de toutes les subventions et constructions d’infrastructures et d’installations pour les énergies fossiles, notamment celles pour le gaz “naturel”) et mettre en place des projets pilotes dès cet automne pour les actions de plus grande envergure (e.g. : fermeture aux véhicules d’une artère traversant Lausanne afin d’en faire une voie de mobilité douce uniquement).
  2. Mandater le groupe de travail indépendant pour informer clairement et largement l’entier de la population sur la réalité de la situation dans laquelle nous sommes et mettre en place les cellules d’accompagnement requises pour répondre à leurs questions subséquentes.

Le fruit de nos réflexions de ces derniers mois sont désormais publiques, afin de bénéficier à tou·te·s. Nous espérons que vous en ferez de même.

Meilleures salutations,
Le collectif de la Grève du Climat Vaud